Matthieu Champetier de Ribes, Artisan à la ferme de Grignon

Chez nous autres, il y a une place incontournable dans la gastronomie Montréalaise : « La Marché Jean-Talon« . On y trouve à boire et à manger mais aussi des produits d’exceptions. Aujourd’hui je parcours un bout de chemin avec Daniel, l’Artisan Boulanger du marché.

Par où commencer, Daniel est un québécois de pure souche n’ayant aucune prés disposition à se lancer dans le métier. Des études supérieures à Montréal le prédestine à devenir enseignant, il travaille à l’époque en petit boulot à « Le Fromentier » une boulangerie de quartier ou il se lie d’amitié avec Benoit. Les deux apprentis Boulangers ont parcouru quelques kilomètres ensemble dans le Fournil mais aussi en vélo avec l’ascension du Mont Washington, une course réputée aux Etats Unis.

Le « gros verglas » mettra fin à l’apprentissage de Daniel après une saison particulièrement difficile, il décide d’aller gagner sa croûte dans la restauration puis dans des travaux miniers au fin fond du Québec. Mais l’envie de perfectionner son touché de pâte le pousse à rejoindre Benoit dans sa boulangerie à Aix en Provence. Il restera plus d’un an pour travailler les gestes et techniques du métier avant d’ouvrir à son retour : « Joe la Croûte ».

« Joe la Croûte » propose une large gamme de pains dont beaucoup à base de levain. Daniel travaille avec des pétrissages lents, des pousses longues mais surtout peu de levure offrant ainsi des pains plus digestes et savoureux. Pas de routine au Fournil, les changements de températures sont importants ici entre l’hiver et l’été et il faut être vigilant au bon calcul de la température de base. Comme par commémoration, pour le clin d’œil,  les bannetons chez Daniel portent le nom des premiers donateurs ayant contribué à son projet.

Bref « Joe la Croute » n’a rien d’un « Ti-Joe connaissant »! Daniel reste un boulanger accessible avec le sens du contact. Sa Boulangerie est belle et bien à son image un lieu chaleureux ou règne une vraie odeur authenticité et savoir faire. Je quitte le lieux comme un bon Français avec une baguette au Kamut sous le bras…