Je quitte Montpellier par la piste cyclable qui me conduit jusqu’au bord de mer. Me voilà longeant le canal du Rhône entre les étangs en pleine reserve naturelle, un régal de couleurs et de saveurs, on sent que la mer est proche dans les odeurs de lavande. Les rafales me poussent à plus de 30 kilomètres par heure sans même forcer. Je perds même le control de mon vélo en dérapant et risquant un atterrissage in extremis dans le canal. Vitesse et gravillons n’ont jamais fait bon ménage! Lorsque le vent est aussi favorable, je me questionne toujours à en profiter au maximum quitte à repousser la localisation de ma nuitée ne sachant pas de quoi sera fait demain. Je traverse Sète, le fief de George Brassens puis me retrouve à longer le canal du midi avant de m’engouffrer dans le parc naturel de la Narbonnaise en Méditerranée. Après tant de vignobles, je décide de m’arrêter faire une dégustation dans un mas familiale des Corbières. La vigneronne m’explique les avantages du climats et terroir. Le vent chasse les insectes et le sol aride favorise les tanins. Pour eux avec un peu moins de 10 hectares de vignoble, il est inconcevable de ne pas être dans une démarche biologique et raisonnée. Ma soif précipite la dégustation et je ne résiste pas à remplir mes sacoches de quelques bouteilles pour mes prochains apéritifs sportifs. Je dormirai ce soir là au pied des vignes en bivouac dans le village de Peyriac-sur-Mer après avoir renoncé aux marais infestés de moustiques.
La route se corse avec mes premières étapes montagnes dans les Corbières. Je découvre les montées à moins de 5 km/h et le manque d’ombre. Mais la route sinueuse me donnera raison de grimper pour découvrir en arrière plan les Pyrénées encore de blanc vêtu. Les premiers châteaux cathares se dérobent entre ciel et terre et je me rapproche à douce allure du village perché de Cucugan. Je me pose au pied du moulin à vent et déguste les excellents biscuits du fournil « Les Maîtres de Mon Moulin« . J’en profite pour saluer Roland qui trois ans au par avant nous enseigné sur sa philosophie du Pain nature. Après un rapide retour d’expérience, Roland me fait part de la concrétisation de son école du pain dans les mois à venir. Il me rappelle qu’il y a six ans le goudron de la route n’arrivait pas au Moulin puis nous nous disons au revoir.
Son pari avait été osé de venir avec sa famille dans un endroit aussi reculé pour faire du Pain au pied d’un Moulin. Aujourd’hui Cucugnan retrouve tranquillement un dynamisme touristique et de passionnés de gastronomie. Un travail de longue haleine qui porte doucement ses fruits. Roland incarne bien pour moi le model alternatif à la boulangerie conventionnelle, celle qui cherche à nourrir l’humain et protéger la biodiversité. Son concept de fournil est pour moi une perle rare qui j’espère sera préserver son authenticité face à sa popularité grandissante…à suivre!
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