Les paysages deviennent de plus en plus sauvage et désertique. Après Carboneras, je décide de ne plus suivre l’itinéraire de mon GPS un peu trop escarpé à mon gout. Mon chemin ressemble plus à un sentier pédestre qu’une piste cyclable. Fatigué par les cailloux et ma vitesse moyenne approchant celle d’un randonneur, je prendrai l’asphalte pour rejoindre Alméria. La traversée du parc naturel de Cabo de Gata-Níjar est magnifique. Sous un soleil de plomb avec une température avoisinant les 40°, je m’imagine en Laurence d’Arabie sur mon dromadaire à pédale. Les paysages sont lunaires entre terre, ciel et mer. Alméria ressemble étrangement à une grande médina marocaine. Les influences africaines sont au rendez-vous avec beaucoup de marchands ambulants me rappelant les pratiques du souk.
Après Alméria je coupe le doigt de « la punta entinas sabinar ». Je découvre la mer blanche de plastique sur des dizaines de kilomètres. Je pédale dans l’un des plus grands potagers européens avec des serres à perte de vue. Ici on récolte toute l’année des fruits et légumes. Les pratiques agricoles sont sur-intensives avec l’aide de pesticides et fongicides en tous genres. Dans ces labyrinthes, je croise des cyclistes d’origine africaine. Je comprends rapidement que dans ce système l’exploitation n’a pas de limites non plus. Certain roulent en Humer et d’autres en vélos dans cette impasse de l’Europe aux frontières Africaines.
Les kilomètres qui suivent se font dans une route côtière particulièrement abrupte et sauvage de toute beauté. J’ai impression d’être au bout du monde. Le contraste sera surprenant après Malaga avec le retour du tourisme de masse. Les villas et golfs se succèdent les uns après les autres. Je retrouve certaines dérives de la Costa Brava avec un bétonnage de luxe très convoité par une clientèle internationale. Pas l’ombre d’un vélo sous la canicule Andalouse, j’avance vers la pointe sud de l’Espagne.
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