Après Alicante, je traverse les salines avec des paysages qui me rappellent les marées salants de Vendée. Le vent me pousse jusqu’à la région de Murcie et je commence à mettre mon cap vers le sud-est en glissant vers l’Andalousie. Je me questionne sur mon l’itinéraire car j’avais prévu de passer par les terres et de rejoindre la vallée du Guadalquivir. En théorie avec ce raccourci je gagnais un peu plus d’une journée de vélo. Mais la chaleur, le manque d’eau et les campings inexistants sur ce trajet me poussent à continuer et profiter du bord de Mer. Je ferai une pause au pied d’un moulin à vent. Celui-ci me rappelle étrangement les aventures de Don Quichotte…
J’arrive au camping de San Javier après avoir emprunté la voie de service de l’autoroute de méditerranée. Ici les camping s n’affichent plus les prix et chaque nuitée est une discussion avec les gérants, on m’annonce 28€ l’emplacement. Il commence à faire tard et l’envie de me doucher se fait sentir. Je refuse la proposition justifiant un prix trop élevé. Ils me font comprendre que la piscine neuve justifie le prix mais je reste de marbre assis dans le canapé à chercher un plan B. Après dix minutes d’attente en silence face à mon smartphone, le patron me demande dans quelle direction je vais. J’explique que je vais au Maroc. La chance est avec moi, il me confie que sa famille est originaire de Asilah ou il a grandit. Et voilà il me propose maintenant après discussion sur mon voyage la nuit à moitié prix.
Le lendemain matin, j’enfourche ma monture sous le cagnard et trace une diagonale à travers la péninsule Cartagènoise. Je passerai non loin de Torre-Pacheco. Un village dans lequel j’ai séjourné à deux reprises lors d’échanges scolaires. De bons souvenirs me reviennent et je retrouve bien la campagne aride maraîchère que j’avais en tête. On trouve des melons, pastèques, oliviers et orangers avec là encore des systèmes d’irrigation très ingénieux à grande échelle. A plusieurs reprises je me retrouve nez à nez avec des chiens errants qui me font parfois changer de chemin. La difficulté avec les chiens c’est qu’ils prennent peur du vélo et deviennent très facilement agressifs. Par chance je n’essuierai pas de morsures mais juste quelques frayeurs.
Je planterai ce soir ma tente en bord dans mer à Mazarron avant de préparer ma prochaine étape. Une montagne aride s’offre maintenant à moi avec quelques passages désertiques. Je calcule mes itinéraires avec détails en regardant bien les dénivelés, points d’eau et campings. Les passages de cols se font parfois en danseuse quand l’énergie est là. L’Andalousie se rapproche et voilà que je me retrouve avec le vent de face.
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