Matthieu Champetier de Ribes, Artisan à la ferme de Grignon

Cette fois mon vélo restera en France. Je m’aventure pour mes vacances au Vietnam dans un projet de tourisme solidaire à la rencontre de jeunes en formation en Boulangerie. C’est à Hanoï que j’ai rendez-vous au sein du lycée hôtelier de Hoa Sua School. Après avoir échangé l’année dernière avec Antoine et Thomas sur le projet de La Boulangerie Française au Vietnam, je décide de recontacter Thomas pour reprendre les nouvelles. Thomas travaille à l’Institut Européen de Coopération et de Développement (IECD) en tant que directeur des opérations pour l’Asie, il me propose une mission de volontaire dans l’un de leur établissement partenaire. J’accepte après quelques brefs échanges avec Hoa Sua School.

Me voilà visa en main pour plus de quinze jours au Vietnam. Je découvre un pays jeune et particulièrement pauvre avec une forte disparité entre les classes sociales. Mes premiers jours, j’ai la chance de visiter Hanoï et ses musées. Une occasion de mieux apprécier l’histoire du pays et sa riche culture. Après quelques visites, je saisis mieux la pugnacité de ce peuple enclavé entre la chine, un passé colonialiste et de combats. Tiraillés entre des cultures différentes, les vietnamiens ont du apprendre la patience. Avec plus de 35 ethnies, l’identité Vietnamienne est à la fois riche et complexe. Un véritable carrefour des religions et un territoire sillonné entre montagnes, jungles, mer et rizières font du Vietnam un pays d’une exceptionnelle biodiversité.

Je porte attention au musée d’histoire militaire du Viêt Nam à la bicyclette de marque Peugeot fabriquée à Saint Etienne (anciennement Automoto) exposée dans la salle reconstituant la Bataille de Diên Biên Phu. L’anecdote est que les viet-minh ont adapté ces vélos pour qu’ils puissent supporter des charges d’infanterie allant jusqu’à plus de 200 kilogrammes. Plus de 200 000 porteurs transportèrent ces bicyclettes dans la jungle pendant plusieurs semaines afin de mettre en place la logistique nécessaire à l’assaut final. Je repense alors à mes pauvres 20 kilogrammes dans mes sacoches mais surtout au courage de ce peuple paysans.

Après quelques jours à airer dans la marée humaine d’Hanoï, je m’apprête à commencer une première expérience d’enseignement.